registre(s)
[audio - installation] [2010 + 2014]
Installation sonore et choré.graphique en collaboration avec Enora Rivière
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registre(s) est une installation sonore et plastique, une fiction micropolitique créée à partir d’entretiens enregistrés et de portraits sur le rapport que chacun entretient avec la danse, avec le corps qui danse, avec le corps tout court.
Ce projet s’inscrit chaque fois dans une ville. Il s’adapte à et rend compte d’un contexte. Il est itinérant, déambulatoire, pensé et créé in situ.
Registre(s) is a sound and visual installation, a micropolitical fiction created from recorded conversations and portraits about the relationship that each maintains with the dance, with the dancing body, with the body as such.
By moving the visible, tangible, spectacular body towards a sound body, we wonder more about an audible, invisible, discursive body.
By the prism of the speech, Registre(s) deals with the body in movement without
En déplaçant le corps visible, tangible, spectaculaire, mis en scène vers un corps sonore, nous nous interrogeons davantage sur un corps audible, invisible, un corps discursif.
Par le prisme du discours, registre(s) traite du corps en mouvement sans le donner à voir. Il se constitue de mots, de sons, de discours collectés auprès d’individus prêts à dialoguer avec nous.
registre(s) interroge la manière singulière dont on parle du corps en se confrontant notamment aux difficultés d’en parler, de décrire des sensations, des mouvements.
Nous parions sur le fait que parler du corps en mouvement, c’est déjà danser et qu’il n’est pas nécessaire de voir un corps qui danse pour percevoir de la danse. registre(s) convoque l’imaginaire du spectateur/auditeur en l’invitant à s’immerger dans une fiction sonore .
Discussion aléatoire et anonyme extraite du Registre(s) de Guisseny :
- À l’époque toutes les filles étaient en rang autour de la salle, alors on passait devant, on en choisissait une, on lui demandait si elle voulait danser. Elles faisaient pareil d’ailleurs, elles avaient le temps de voir qui leur plaisait.
- Aux booms de collèges les filles les plus invitées étaient celles qui acceptaient de poser la tête sur l’épaule des garçons pendant les slows.
- La tecktonik c’est à peu près les mêmes mouvements que la danse electro mais on ajoute beaucoup de mouvements avec les bras et avec les pieds.
- J’éprouve une vraie difficulté à danser, j’ai toujours été observatrice en fait, je garde les sacs! Pour moi c’est pas un postulat : la danse = plaisir. Le plaisir de la danse je le cherche toujours.
- Moi, s’il y a un parquet libre, je danse le hip-hop ! Je regarde des clips sur internet et j’essaie de refaire pareil. J’aime bien danser en jogging parce que ça glisse bien.
- Souvent on invente des pas avec mes copines, comme l’ hélicoptère, en bougeant les bras, comme ça.»
- J’ai fait construire la discothèque en 64, personne n’y croyait, ils disant : qu’est-ce qu’il va faire sur la dune !? On avait deux ambiances : les jeunes en bas avec la musique du moment et le plus agés en haut avec de la musique des années 70’.
- J’ai appris la valse à 15 ans dans la cuisine, avec mes sœurs.
- Le premier souvenir de mon enfance de danse c’est quand j’étais petite j’allais à vélo (j’étais beaucoup plus téméraire que maintenant) et souvent dans les descentes je lâchais les mains, et je dansais.
- La danse round était interdite mais on la faisait quand même ! La religion nous interdisait ça, les prêtes arrivaient et ils séparaient tout... une fois on les a encerclés et ils pouvaient plus sortir !
- La danse d’ici, la Round pagan, ressemble à une danse d’indien c’est une danse de terre, tribale. Très stricte. C’est un cercle, elle a petit coté enivrante. Ca va au-delà du sens à mon avis, et alors, au bout d’une demi-heure, ça devient de la transe.
- Quand la partenaire préfère mener (ça arrive aussi), je la laisse faire et ça marche quand même mais généralement c’est l’homme qui mène.
Crée en 2010 à Guisseny (Bretagne)
Avec les voix de Marie-Thérèse Calvez, Raphaël Rapin, Colette Halleguen, Patrick Le Maire, Antoine Le Gall, Juliette Even, Aline Berthoux, Jackez Le Borgne, mr et Mme Kermarec, Emile, Dylan et Rudy, Hervé Lyvinec, Annick Decolly et Gin Farrow-Jones.
Montage sonore et photos : Enora Rivière et Cécile Tonizzo
Recrée en 2014 à Meyras (Ardèche)
Avec les voix de Claude et Garance Brioude, Jean-François Fargier, Maryse Fargier, Maryse Faure, Danny et Bernard Geneston, André Rouy, Alice et Alban Uberthier, que nous tenons à remercier très chaleureusement.
Montage sonore : Enora Rivière et Cécile Tonizzo / Dessins : Cécile Tonizzo