flâneuses
[objets] [2016 - 2018] - conception, réalisation
en collaboration avec Marie-Eve Parenteau
.
.
Idéalement, marcher est un état où l'esprit, le corps et le monde se répondent, un peu comme trois personnages qui se mettraient enfin à converser ensemble, trois notes qui soudain composeraient un accord.
– Rebecca Solnit
Flâner dans les rues d’une ville, déambuler à travers les recoins d’un village ou les sentier d’une forêt, librement et sans destination fixe, est un acte qui a propulsé la créativité de plusieurs philosophes et artistes : Rousseau, Nietzsche, Flaubert… Tous trouvaient l’inspiration à travers de longues ballades, au cours desquelles ils devenaient invisibles, se transformaient en observateur, pouvant librement laisser aller leurs pensées, leurs réflexions et leur créativité. La marche devient alors une activité fondamentale au développement des idées.
Pourquoi donc certaines femmes n’ont-elles pas la même facilité de déambulation dans l’espace public ou ont dû se travestir en homme afin de jouir de cette même liberté de déplacement ? George Sand, par exemple, portait pantalon et chapeau afin de marcher tranquillement dans les rues du Paris et accumuler les informations et inspirations nécessaires au déployement de sa pensée politique et littéraire. Les temps ont-ils évolués? Et dans quel sens?
La femme n’aurait pas d’espace pour créer autant qu’un homme, puisqu’elle n’est pas, au même titre, libre d’errer dans l’espace public.
*A female flânerie not only changes the way we move through space, but intervenes in the organisation of space itself. - Lauren Elkin
In this project we are interested in discussing the ways women are perceived in the public spaces -mainly in urbanized spaces-, sharing our experiences wandering two radically different cities: Paris (for Cécile) and Mexico (for Marie-ève).
We both share the believe that women have a completely different way of experiencing "flaneurism" in cities from men, most of the time having to strategically plan their itinerary, clothing or movement, in order to avoid harassment and transgressions.
We also explore the place of women bodies in public spaces by questioning how women pace and go for walk. Can she wander in a non linear itinerary ? Can she look lost ? Can she walk without clear directions or does she have to merge in the linear shape/ the "point A to B" model ? And finally, how this lack of "freedom" in the practice of this essential activities - flaneurism or walk - may affect them to engage with the world, let their creativity freely flow or free themselves from recycled conscioussness.
Recherche en cours en collaboration avec Marie-Eve Parenteau,